Les événements de Heinrich sont corrélés à des couches sombres et grossières, les « couches de Heinrich » incluses dans les sédiments de l’Atlantique Nord (Deconinck, 2006Deconinck J.-F., 2006 : Paléoclimats, l’enregistrement des variations climatiques. Vuibert, 198 p.). La zone où celles-ci se retrouvent, entre 40°N et 55°N, est appelée « bande de Ruddiman ». Le refroidissement lors d’un événement de Heinrich augmente fortement le volume des calottes glaciaires et les déstabilise. Il en résulte une large décharge d’icebergs dans l’Atlantique Nord. Ces icebergs se dirigent vers le sud et fondent aux latitudes de la bande de Ruddiman en relâchant des « ice rafted debris » (Partie 1.6.1). Cette fonte injecte massivement de l’eau froide et douce dans l’Atlantique Nord : le débit estimé est de 105 m3.s-1 pendant plusieurs siècles (IPCC, 2007aIPCC, 2007a : Climate Change 2007: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Fourth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change. Cambridge University Press. 996 p.). Elle provoque un refroidissement et une baisse de la salinité de la surface de la mer. Le niveau de la mer augmente jusqu’à 15 m durant 250 à 750 ans. L’apport d’eau douce bloque la circulation thermohaline et la NADW (Figure 3.8) (EnSavoirPlus 3.3).